dimanche 28 décembre 2008

retour au Tour

Avec un colossal retard je reviens au 19 juillet dernier, jour où le Tour de France est passé par mon village, Mézel.
Avant le passage des braves, dopés ou non, ma compagne a récolté les cadeaux lancés par la caravane préliminaire, pour nos petits-enfants. J'ai jeté un oeil au journal gratuit Aujourd'hui en France, n° 2415 daté de ce 19 juillet, Saint Arsène.
Ce n'est pas le lupin qui est à l'honneur dans ce numéro, mais le tournesol, le premier article de fond pages 2-3 touchant les carburants de substitution au gazole, avec une place de choix pour l'huile de tournesol, utilisable de 30 à 100% selon les véhicules.
Mon regard s'est fixé avant de lire l'article sur cette photo d'un agent des douanes en train de prélever du carburant dans le réservoir d'un camion, sous un énorme 3455.
Or mon billet L'affaire tournesol du 18 juin, un mois plus tôt, concernait des coïncidences sur les nombres de Fibonacci 34 et 55, nombres de spirales apparentes du coeur d'une fleur de tournesol de moyenne taille. L'une de ces coïncidences était le numéro identificateur du billet précédent, débutant par 3455..., alors que la première illustration du billet était un homme-tournesol.
Une autre photo de l'article montrait un cultivateur du Lot-et-Garonne devant sa pompe à huile de tournesol qu'il avait baptisée "essence divine"; le rapport de deux nombres de Fibonacci consécutifs tend vers ce que certains nomment "divine proportion".

Avant d'arriver à Mézel, les coureurs étaient passés devant un champ de tournesols en pleine floraison, où j'étais souvent fourré les jours précédents à la recherche de "brebis galeuses", ne suivant pas la suite de Fibonacci. Ceci arrive, exceptionnellement, mais la fleur ci-dessous est une 34-55 parfaitement représentative :


Samedi 19, dimanche 20, et lundi 21 juillet : j'ai ce matin au courrier un paquet venant de mes amis Béatrice et Bruno. Ils ont trouvé en rangeant leurs nombreux livres ce Roi Mézel, de la collection Jamboree, "La collection des garçons de France", achevé d'imprimer le 7 juin 1955, qu'ils ont jugé pourvoir m'être profitable.
Effectivement, mille mercis.
Ce roi Mézel, ou roi lépreux, est Baudouin IV, souverain à 13 ans du Royaume Franc de Jérusalem, édifiant exemple pour les jeunes...
Je parcours rapidement le livre, où je m'intéresse particulièrement à la page 51, où le preux lépreux visite les écuries du Temple :
Il faut savoir que dans ce livre tous les nombres, à l'exclusion des dates, sont écrits en toutes lettres, comme "deux mille" et "mille cinq cents" sur cette même page 51, sauf ce "83", et je m'émerveille de trouver ces nombres 51 et 83 sur une même page, car le couple 51-83 m'est essentiel, souligné dès le second billet de ce blog. Entre autres propriétés :
- l'angle dont le cosinus correspond à la "divine proportion" est 51.83°.
- la somme 134 se répartit idéalement selon le nombre d'or en 51 et 83, ainsi
cos(51.83) = 0.618 = environ 51/83
- les 10 lettres les plus fréquentes en français sont
AEILNORSTU dont la somme des rangs est 134, section d'or idéale des 16 autres lettres dont la somme des rangs est 217. Ces 10 lettres se répartissent en
5 voyelles :
AEIOU = 51
5 consonnes :
LNRST = 83
Ceci a été magnifié par le recueil Alphabets de Perec, ensemble de 176 "onzains" de 11 "vers" de 11 lettres, chaque vers étant composé de ces 10 lettres + une des lettres restantes de l'alphabet. Les matrices de ces poèmes sont de plus proches de rectangles d'or.
- j'ai été amené à ces découvertes parce que la valeur numérique des 10 lettres de mes nom-prénom est également 134. Si la répartition entre nom et prénom n'est pas idéalement dorée, j'ai découvert le site Goldennumber d'un autre dingue du nombre d'or nommé
Gary = 51
Meisner = 83

Béatrice et Bruno habitent en Côte-d'Or (21), dans un village limitrophe de l'Yonne (89), et le cachet de la poste atteste que Le roi Mézel est parti samedi 19 de ce département 89.
La suite de Fibonacci : 1-1-2-3-5-8-13-21-34-55-89...
21 et 89 y encadrent 34 et 55, ainsi ce jour où le Tour passait par Mézel, et où le journal Aujourd'hui publiait une photo d'un camion "3455", mes amis pensaient à Mézel entre le 21 et le 89...
...et le paquet est arrivé le 21. Le 21/7 précisément, qu'on peut fusionner en 217, nombre de la suite additive de type Fibonacci 51-83-134-217...

Je remarquais ici que 13 km séparaient Digne de Mézel, situés dans les vallées de la Bléone et de l'Asse, avec entre les deux le col de l'Orme, assez exactement au point d'or (5 km de Mézel). Et ce col à 8 et 5 km des deux communes est sur la RN 85 (qui a toujours cette dénomination aujourd'hui malgré l'abandon des nationales aux régions).
5-8-13, les Fibonacci précédant 21-34-55.
Mon calcul était approximatif, dépendant du point choisi à Mézel, et surtout à Digne, chef-lieu du 04. Le parcours officiel de la 14e étape Nîmes-Digne évaluait à 15 km le parcours Mézel-Digne, avec le col de l'Orme à 5.5 km de Mézel; cette page donne
15.0 179.5 MEZEL
9.5 185.0 N.85 Col de L'Orme Col de 4ème catégorie
0.0 194.5 DIGNE-LES-BAINS
J'avais comparé cette "côte de l'orme" à une côte d'or, en pensant au département 21, et à Philibert de L'Orme, architecte des Divines proportions (c'est ainsi que devait s'appeler le second tome de son traité d'architecture, jamais paru).

Mon esprit affûté aux Fibos et à leurs multiples décèle un autre 8-5 (13) dans le n° 2415 où se trouvait "3455", car 24-15 = 3 fois 8-5.
Le dimanche précédent, le 13 juillet, c'était le jour de la brocante annuelle de Mézel, et j'avais été content d'y trouver Le monde désert, de PJ Jouve, son second roman, entrant dans une coïncidence biographique pour mon ami Bruno.
J'avais déjà remarqué un remarquable nom Fibo pour le personnage de Paulina 1880,
MICHELE CANTARINI = 55 + 89 = 144
et une belle structure dorée pour un poème débutant par
LA BROUETTE
Arrêtée sous le grand orme de vie (...)
et quelques autres curiosités dorées, mais je n'ai pas encore eu le loisir de lire ce Monde désert, dans cette édition du Livre de Poche portant le n° 2415 !

mercredi 15 octobre 2008

Le domaine d'Azazel

J'ai découvert récemment Boris Akounine, qui concerne particulièrement mon autre blog Quaternité.
La première édition française de son premier roman, Azazel, a en couverture une illustration que j'ai aussitôt reconnue, empruntée au Voyage au centre de la terre de Verne, source d'une fantastique coïncidence qu'il faudra un peu de patience pour découvrir.
La maquette de cette première édition française des aventures d'Eraste Fandorine est imitée de la maquette de l'édition originale russe. Le principe paraît être de donner une illustration d'époque, sans plus, car après lecture du roman il me semble que ni la couverture russe, ni la couverture française ne peuvent prétendre illustrer, ne serait-ce que vaguement, un quelconque chapitre du livre.

Voici donc restituée la gravure originale de Riou dans son intégralité, grâce à ce site indispensable donnant toutes les illustrations des Voyages Extraordinaires.
Je suppose que ces illustrations sont désormais dans le domaine public et libres de tout droit, mais je suis indigné de voir cette gravure reprise sans indication ni de son auteur ni de son origine.
Dans son contexte, elle montre le professeur Otto Lidenbrock et son neveu Axel découvrir dans les profondeurs le corps fossilisé d'un "homme du quaternaire".

J'ai déjà eu l'occasion de parler du Domaine d'Ana, roman de Jean Lahougue (1998) paraphrasant dans le domaine du langage le Voyage au centre de la terre.
Non content de reprendre le style, les personnages et les grands traits de l'intrigue de Verne, Lahougue a parodié les illustrations du roman, ainsi l'illustration ouvrant le Domaine semble particulièrement inspirée par la gravure de Riou en question. Selon les contraintes graphiques définies par Lahougue, cette illustration est reprise à petite échelle dans chacune des 15 autres illustrations du livre, et ces 15 illustrations mises côte-à-côte forment un carré lui-même anamorphose de l'illustration initiale.

L'incipit (la première phrase) du Voyage au centre..., qu'on trouve in extenso ici, est :
Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg.

L'incipit du Domaine d'Ana, in extenso ici, est :
Le 23 mai 1991, un samedi, mon oncle, le professeur Brideuil, qui d'ordinaire s'endormait insensiblement dès les premières pages de notre lecture vespérale, perdit pied moins vite que les autres soirs.

L'incipit d'Azazel, in extenso ici, est :
Le lundi 13 mai 1876, vers trois heures de l'après-midi, (...)

Lahougue a calqué son incipit sur celui de Verne. Il a choisi de débuter son récit le 23 mai (d'une année palindrome) parce que 23 est le numéro du chapitre central du Voyage... et la somme de 8 et 15, les nombres structurant son livre en 15 chapitres dont le médian est le 8e. Le 24 mai de Verne étant un dimanche, Lahougue a décrété que son 23 mai serait un samedi, alors que c'était en 1991 un jeudi.

Akounine n'avait aucune raison de se référer à Verne en commençant son récit le 13 mai julien, soit le 25 mai de notre calendrier grégorien (la correspondance entre les deux calendriers est ensuite donnée lorsque son héros s'en va à Londres), puisque son roman n'avait originellement aucun rapport avec le Voyage au centre..., ce rapport étant apparu avec la couverture de l'édition française.
Alors qu'il semble avoir étudié soigneusement les calendriers des années où se déroulent ses romans ultérieurs, Akounine s'est planté ici car le 13-25 mai était un jeudi en 1876.
Azazel est paru en Russie en 1998, la même année que Le domaine d'Ana, ainsi la même année a vu paraître deux livres reliés au Voyage au centre... de Verne, lequel débute un dimanche 24 mai, et ces deux livres débutent un samedi 23 mai et un lundi 25 mai, alors qu'il s'agit d'erreurs dans les années concernées !
L'édition originale illustrée du Voyage au centre..., offrant donc pour la première fois les illustrations de Riou, est datée du 13 mai 1867 !

Voilà donc pour ce qui concernait la coïncidence entre les 3 livres.
Un nouveau parcours du Voyage au centre... m'a permis de relier ce billet au précédent de ce blog, et à Quaternité, née justement après ce billet sur le mandala, caractérisé par l'île ronde Théra, dont l'ancien nom est Strongyle.
Les explorateurs reviennent à la surface du globe à la faveur d'une éruption du Stromboli, à 1200 lieues de l'Islande où ils avaient entamé leur périple. Or l'île Stromboli, rappelle Verne, c'est
l'ancienne Strongyle, où Eole tenait à la chaîne les vents et les tempêtes.

Il y a ainsi deux antiques Strongyle, l'une rebaptisée Théra, ayant perdu sa rondeur après le cataclysme, et Stromboli, dont le nom s'est déformé au cours des âges. Des abîmes encore plus vertigineux que les cavernes de Jules s'ouvrent encore, car :
- je donnais dans le billet précédent les anagrammes THERA-HEART-EARTH, or on arrive ici à l'autre Strongyle après un voyage au "coeur", HEART, de la "terre", EARTH.
- cette autre Strongyle est selon la mythologie le coeur d'un modèle "crucial" de quaternité, les 4 vents, équivalents dans maintes traditions aux 4 directions.
- je reliais dans divers billets les mots Ana et Anar, or cette page indique que Tolkien aurait désigné dans son Seigneur des Anneaux le Stromboli par l'expression Emyn Anar (qui signifierait "montagne du destin").

mardi 9 septembre 2008

sur la route du mandala

Sinoué
J'ai lu le 31/8 Des jours et des nuits de Gilbert Sinoué (2001), basé sur inconscient collectif et synchronicité jungiens.
Succinctement : 1930, en Argentine, Ricardo rêve d'une femme qu'il baptise Sara, avec laquelle il aurait dans deux existences antérieures connu un merveilleux amour interrompu par une catastrophe. Une analyste jungienne identifie dans ses rêves des contenus mythiques qu'en principe il ne pouvait connaître.
Admettant après maintes hésitations rationelles la réalité actuelle d'une nouvelle incarnation de "Sara" dans une des Cyclades, il annule ses fiançailles et se rend en Grèce.
Tout ce qu'il sait de l'île ravagée vue dans ses rêves est qu'elle est "ronde", et il y a plus de 2000 îles... Un érudit se souvient qu'un nom ancien de Théra, dévastée par un cataclysme antique, est Strongylé (La Ronde), Ricardo s'y rend, s'y reconnaît, et les renseignements acquis sur place l'envoient en Crète, où il trouve l'objet de sa quête, l'archéologue Dora. Celle-ci est troublée par son histoire, et bascule lorsqu'il lui révèle un détail à propos du disque de Phaistos, non encore publié.
Grand amour... Avant de s'installer définitivement en Crète avec Dora, Ricardo va avec elle à Théra, où en visitant les ruines reconnues par Ricardo ils trébuchent sur un morceau de bois, les restes d'une poupée que Dora sait être celle que lui a sculptée son père dans sa vie antérieure.
Puis ils prennent le paquebot Doria pour que Ricardo lui montre son pays, mais le navire heurte une mine oubliée, pas de survivants au naufrage.

Halter
Le spécialiste français de l'énigme en chambre close, Paul Halter, a écrit 3 dichronies imitées de son maître ès polar JD Carr, en situant dans la civilisation minoenne chaque récit parallèle à la fiction actuelle.
Dans Le géant de pierre (1998), Patrick rencontre une étrange jeune fille qui a des réminiscences dans un état second d'une vie antérieure sur une île "ronde", ravagée par un cataclysme, qu'il identifie ensuite à Strongylé-Théra. Le "géant de pierre" est un disque de terre cuite, symbolisant pour les habitants de Théra son volcan :
C'est notre île, elle est ronde comme ce disque et possède une montagne, pas tout à fait au milieu... C'est elle le Géant de pierre.

plus loin :
Le début du texte, qui s'ouvrait avec "J'aime mon île, c'est la plus belle, elle est ronde comme le soleil...", n'évoquait que trop clairement les anciens noms grecs donnés à Théra, respectivement Kalliste et Strongyllé.

A Théra, sur un chantier de fouilles, Hélène se dirige sans hésitation vers un coffre contenant les tessons du Géant de pierre...
Toute l'affaire était une machination d'Hélène, qui avait ses raisons de se venger de Patrick. Ils meurent tous deux dans une grotte sous-marine où elle l'a attiré.

Le Chemin de la lumière (2000) est moins rationnel. Michel a soumis sa candidature pour un chantier archéologique en Crète, qu'il a eu la surprise de voir acceptée. Dans l'avion qui l'emmène, les mots chemin de la lumière s'inscrivent en lettres dorées dans son esprit, sans qu'il s'explique exactement pourquoi.
Puis il pense à son amour d'adolescent pour Andrée, les hasards de la vie les ayant séparés 4 ans plus tôt. Ni l'un ni l'autre n'avaient alors de rapport avec l'archéologie.
A l'arrivée en Crète, c'est Andrée qui l'attend ! et qui lui parle d'un disque de cornaline récemment découvert par son équipe, qu'Andrée elle-même a nommé chemin de la lumière, précisément...
Ils renouent, non sans problème puisque Andrée est fiancée à l'archéologue en chef, alors parti faire un tour à Théra... Le Chemin serait un objet magique, réplique miniature du Kernos à 34 cupules de Milia ci-contre, qu'Andrée expérimente sur un lieu sacré minoen, au-dessus de la mer. Elle disparaît de ce monde, tandis qu'une Andrea surgit mystérieusement 3500 ans plus tôt chez les Crètois, qui s'apprêtaient à lever une expédition vers l'Egypte, justement pour aller y chercher le Chemin... Les circonstances miraculeuses de l'irruption d'Andrea la font choisir parmi les dix élus, et le voyage en Egypte sera un remake de 10 petits Nègres, l'un des 10 éliminant un à un les petits Crètois (Sinoué a écrit en 2003 sa propre parodie métaphysique de 10 petits Nègres, Les silences de Dieu).
Parallèlement à cette épopée antique Michel continue dans le présent son enquête et retrouve Andrée, fortement diminuée, qui n'a que de brefs instants de conscience, perdue dans des rêves extraordinaires en Egypte antique... Andrée persuade Michel d'utiliser avec elle le Chemin, ils sautent ensemble dans l'abîme au-dessus de la mer... Dans l'autre récit, un être se matérialise au moment où l'assassin caché parmi les 10 allait assassiner sa 9e victime, Andrea...

Quelques mots du Crime de Dédale (1997), la première dichronie de Halter. En 1937, on découvre en Crète une tablette d'argile avec des dessins rappelant les pictogrammes du disque de Phaistos. A côté de la tablette, deux jarres scellées contiennent des rouleaux de peau manuscrits, c'est le récit par le roi Minos lui-même de la construction du labyrinthe de Dédale, qui permettra de déchiffrer les signes de la tablette.
Dans Des jours et des nuits , Dora montre à Ricardo le disque de Phaistos (ci-contre son autre face), ce qui provoque en lui une transe au cours de laquelle il répète un mot dont il ne connaît pas le sens, pithos. Or on vient (dans le roman) de découvrir en Lycie une jarre, pithos, sur le flanc de laquelle est gravé le signe 24 du disque, dit de la hutte rupestre (aujourd'hui ruche).

Mandala
Sans avoir besoin d'interroger Sinoué, Le chemin de la lumière me semble paru trop peu de temps avant Des jours et des nuits pour avoir pu l'influencer. Il est particulièrement curieux que ce dernier roman donne lui-même des exemples de coïncidences réelles, tirés de l'oeuvre de Jung.
Sans doute peut-on atténuer l'impact des ressemblances entre les romans de Halter et de Sinoué en les versant au compte de la communauté d'intention. Lorsque deux auteurs traitent d'un même sujet, avec probablement les mêmes sources, il est plutôt normal qu'ils en exploitent les aspects les plus romanesques, mais ceci ne peut expliquer certaines coïncidences extrêmement précises, comme le gars qui va en Crète et qui y rencontre la fille de ses rêves, archéologue dans les deux cas !
Si Théra est le second haut-lieu de la civilisation minoenne, il n'était pas obligatoire que les deux intrigues utilisent l'énigme de l'"île ronde", et je constate une nette surabondance d'objets ronds, notamment les deux disques imaginés par Halter, donnant leurs noms à deux de ses romans.
Ces disques talismaniques sont des mandalas, mot clé dans l'oeuvre de Jung. Le mandala, "cercle" en sanskrit, peut désigner toute construction géométrique centrée, qu'elle soit ou non conçue comme représentation de l'univers.
Jung indique que toutes ses expériences l'ont mené au mandala, qu'il voit essentiellement comme une quaternité, l'unité du quaternaire, la possibilité d'accéder au centre, au Soi, lorsqu'on est parvenu à faire coïncider les contraires:
Je savais que j'avais atteint, avec le mandala, l'expression du Soi, la découverte ultime à laquelle il me serait donné de parvenir.
Ci-dessus un mandala peint par Jung à la suite d'un rêve de 1927, qu'il a intitulé La fenêtre sur l'éternité...
Cet autre mandala peint par Jung en 1928 a une histoire :
L'année d'après, je peignis une seconde image, également un mandala, qui représente au centre un château en or. Lorsqu'il fut terminé, je me demandai : "Pourquoi cela est-il si chinois d'allure ?" Ce fut une étrange coïncidence de recevoir peu après une lettre de Richard Wilhelm : il m'envoyait le manuscrit d'un traité alchimique chinois taoïste dont il me priait de faire un commentaire. Je dévorai aussitôt le manuscrit, car ce texte m'apportait une confirmation insoupçonnée en ce qui concerne le mandala et la déambulation autour du centre.

Ainsi cet exemple de synchronicité touche-t-il le mandala, et une bonne part des coïncidences entre Sinoué et Halter le font-elles intervenir également. Troublant.

Je relève une coïncidence extérieure unissant deux des romans, où l'aimée Andrée-Andrea ou Sara-Dora meurt en mer avec son aimé : la dernière grande catastrophe maritime transatlantique est le naufrage de l'Andrea Doria le 25 juillet 1956 (c'est le Doria qui tue Dora chez Sinoué, ce que l'analyste apprend en Argentine par El Diario !) L'anecdote marquante de ce naufrage réel est la présence à bord de l'actrice Ruth Roman et de son garçon de 4 ans, séparés pendant le sauvetage, si bien que l'actrice a été plusieurs heures ignorante du sort de son fils, rôle qu'elle avait joué dans Three Secrets de Robert Wise (1950), avec son garçon de 5 ans passager d'un avion écrasé...
Réalité dépassant Roman... je la connais pour son rôle dans Strangers on a train, dont le titre français L'inconnu du Nord-Express m'a interpellé face à celui de My official wife (1891), L'inconnue du Nord-Express., avec de multiples rebondissements...

Carl de 4 à 5
J'ai appris le 4 septembre que Ruth Roman est morte le 9/9/99, une date qui m'est doublement évocatrice, ce qui m'a conduit à débuter ce billet ce 9/9, 9 ans jour pour jour plus tard. C'est d'abord la date où j'ai achevé le premier jet de Sous les pans du bizarre (qui était le centenaire du verdict du procès de Rennes où Dreyfus a incroyablement été à nouveau jugé coupable).
Ensuite une autre date du siècle dernier, pareillement redondante, me fascine, le 4/4/44 que Jung indique dans Ma Vie être celle où, conformément aux visions qu'il avait eues dans l'état comateux ayant suivi son infarctus, il est revenu dans le monde des vivants, tandis que ce même jour, le médecin qui l'avait soigné était alité et ne se relèverait plus.
Hier 8 septembre j'ai eu au réveil une intuition qui s'est vérifiée, mais il s'agit d'un résultat si important que je l'expose en détail ici. Jung est le chantre du mandala, de la quaternité, de la quintessence, ce qui se traduit linéairement par le motif 4-1, or les 4/5es de sa vie sont tombés exactement le 4/4/44 à midi, au centre du jour idéalement quaternaire où il aurait pu mourir mais où sa destinée a été en quelque sorte échangée contre celle de son médecin, lui accordant une tranche de vie supplémentaire dans le "système des caissettes" (ses visions lui ont montré ce monde limité à trois dimensions, où chaque personne occupe un volume rigoureusement délimité par cette contrainte spatiale, alors que l'autre monde ignore cette rigidité).
Ci-contre l'une des faces de la pierre que Jung a lui-même gravée pour fêter ses 75 ans, en 1950. On y voit Télesphore, dieu de la guérison, figure essentielle pour Jung, au centre d'un cercle divisé en 4 parties, lui-même inscrit dans un carré.

La requête Google 'mandala jung' me fournit parmi les premières réponses un post récent sur le blog Mandala, cette unique citation de Jung :
Ce qu’on appelle la vie n’est qu’un bref épisode entre deux grands mystères, qui n’en font en fait qu’un seul.

Et le mystère de la vie de Jung en quatre plus un, pourrait-il être aussi lié à ce grand mystère ?

POSER en REPOS
L'édition originale de Des jours et des nuits a pour illustration de couverture une photo d'Emmanuel Sougez, Repos. Puisque la rotondité est le mot clé de ce billet, je me permets d'isoler ce détail de la photo, aux courbes particulièrement harmonieuses, en indiquant qu'il s'agit de la raison pour laquelle l'un des libellés de ce billet est anagramme.
A propos, je remarque que THERA se prononce comme Terra, EARTH en anglais, également anagramme de HEART, "coeur", ce qui me fait proposer :
Théra est blanche comme un coeur
paraphrase d'Eluard auteur du poème d'où sont extraits les mots des jours et des nuits.
Sur un blog consacré au roman et à son adaptation, l'auteur a réagi ainsi:
Bizarrement aussi, c'est peut-être mon livre le plus proche de mon coeur. La vie est curieuse...
Gilbert Sinoué

Théra-pi, phi raté
Jung est natif du 26 juillet, la Sainte Anne, ou Santa Ana qui est pour moi la Sainte Chronicité d'Etienne Perrot, patronne des coincoins.
Il ne manque plus que le nombre d'or dans l'affaire, or j'ai jadis été interpellé par les 55 chapitres du Chemin de la lumière, lequel est un disque dont le pourtour compte 34 cupules, d'autant que Michel retrouve la trace d'Andrée au monastère de Chryssoskalitissa, dont une légende assure qu'une de ses 90 marches serait en or pur, mais visible seulement par qui n'aurait jamais péché...
Il y aurait donc 89 marches de pierre, et 1 d'or, deux nombres de Fibonacci, comme 34 et 55. Andrée voit la cupule spéciale parmi les 34 cupules du Chemin de la lumière correspondre au soleil... Cet autre soleil compte 34 spirales en sens inverse des aiguilles de la montre, parmi lesquelles une semble avoir attiré cette abeille...
En fait Halter n'a inventé ni les 34 cupules du Kernos (de Milia), ni la légende du monastère de la Marche d'Or, et je pense après relecture attentive que ses 55 chapitres sont une nouvelle coïncidence, qui offre de plus un curieux écho avec le 44 rencontré aux 4/5es de la vie de Jung, découverte que je n'aurais probablement pas faite sans mon étude sur Halter et Sinoué.
Par contre ce dernier a effectivement écrit peu après un polar où le nombre d'or est explicitement au premier plan, Les Silences de Dieu (2003), dont je signalais plus haut qu'il parodie Dix petits Nègres, comme Le Chemin de la lumière.

lundi 8 septembre 2008

de la spirale considérée comme un des beaux-arts

8 septembre vulgaire, 1er absolu du calendrier pataphysique, 135e anniversaire de la naissance de Jarry, honorée l'an dernier avec mon billet Gidouilles et cornes.
J'ai revisité il y a 5 jours le site Golden Number où j'ai remarqué une page sur Quincy Park, petit parc situé à côté de l'université Harvard à Cambridge. La gidouille y est à l'honneur car le maître d'oeuvre du parc y a choisi comme thème la spirale d'or, diversement illustrée.
J'avais probablement vu cette page lors de ma découverte du site. Elle ne m'avait sans doute guère impressionné alors, il en va autrement depuis mon aventure des 5 panneaux dorés de Quinson, le village fondé par un Quintius.
Une rapide recherche montre que le nom Quincy-Quincey vient aussi de Quintius, "cinquième", 5 étant par excellence le nombre entier associé au nombre d'or, phive écrit Gary Meisner (51 83), le phi guy (33 53), webmestre de Doré Nombre (42 67, tous ces couples de nombres étant dorés).
Je remarque que le nom de l'artiste responsable du parc, David Phillips (40 101) n'est pas doré, mais que son total 141 est doré par rapport à la mention artist (87) qui lui est accolée, et j'ai ci-contre déplacé la ligne correspondante pour la superposer au rectangle d'or figurant sur la plaque de dédicace du parc.
Je remarque que 6 carrés ont été construits dans ce rectangle d'or, comme dans la figure 26 du livre de Mario Livio, et comme dans le patch-quilt d'Anne, ce qui avait motivé mon avant-dernier billet.

En ce 8/9 jarryesque, je remarque
- que la valeur de QUINCY est 89, et que c'est le 11e terme de la suite de Fibonacci,
- que Quincy Park est en face de Harvard, où a étudié le réalisateur de Pi, premier (seul ?) film au format d'or, Darren Aronovsky qui a reçu avant-hier le Lion d'or à la Mostra de Venise pour The Wrestler,
- que Quincy Park est à Cambridge, zipcode 02138, ce qui est déjà apparu dans mes pages sur BACH.

Le titre de ce billet fait évidemment référence à l'oeuvre de Thomas de Quincey, dont Jarry a fait l'éloge dans La chandelle verte :

D'après l'ingéniosité, la préciosité même de ses procédés et de son outillage : la bille d'acier recouverte de peau d'orange et retenue au biceps par un caoutchouc, la massue silencieuse fourrée de sable, le noeud coulant fait d'un anneau d'or (on sait que l'or est le plus coulant des métaux), l'assassin est, si nous osons dire, un euphuiste dans son art.

(L'homme au sable, 1er mai 1901)

dimanche 31 août 2008

bête comme chou

J'ai déjà remarqué quelques curiosités dans les identifiants de mes billets blog, et j'en vois une belle pour le dernier, où j'ai mentionné la propriété des 6 derniers chiffres du nombre d'or donné par Livio avec 10 décimales, 339887, 339 étant la petite section d'or de 887.
Or l'identifiant de ce billet était
postID=1840641157775718443
ce qu'on peut vérifier en pointant sur le champ commentaires, et ses 6 derniers chiffres se découpent en 718 et 443, correspondant au partage d'or idéal de leur somme (1161).

La coïncidence va plus loin. J'indiquais que les 8 premiers chiffres du carré du nombre d'or pouvaient permettre de trouver les 4 suivants,
2.618 x 0339 = 887.50... (et Phi² arrondi à 11 décimales est 2.61803398875), or
718 / 1.618 = 443.75..., et 443.75 est l'exacte moitié de 887.50.
S'il faut quelques accommodements pour parvenir à cette exactitude à deux décimales, les calculs avec les valeurs plus exactes de Phi et Phi² confirment que 718/339 est bien une excellente approximation de la moitié du cube de Phi (ce cube pouvant s'écrire aussi 2Phi + 1).

L'identifiant d'un billet blog est un nombre de 19 chiffres attribué par Blogger, semble-t-il au hasard, pourvu qu'il soit différent d'un numéro déjà attribué sur le même blog. En tout cas je n'ai aucune possibilité d'en choisir ou deviner le moindre chiffre à l'avance, ma seule liberté étant l'heure de publication du billet, qui est en fait celle où j'en commence la rédaction, avec 9 heures de décalage car Blogger est paramétré d'office à l'heure californienne. Depuis que j'ai compris ceci j'essaie souvent de débuter mes billets à une heure significative.
Pour celui-ci, la disponibilité a primé, avec une petite autoréférence néanmoins puisque j'ai débuté le billet à 19 h 18 heure française, alors que je voulais essentiellement parler du tableau de 1918 de Mondrian, mais 19:18 est devenu 10:18 à l'heure californienne.
Je remarque maintenant que 19:18 est aussi 07:18 pm, ce qu'indique un cadran classique à aiguilles, ainsi j'ai débuté mon billet ...718443 à 7:18, et je connais aussi le nombre 443.
Lors des débuts d'Anne dans le patchwork, j'ai collaboré à la conception d'un panneau mural destiné à l'espace entre les deux fenêtres de notre séjour, dont le nombre de pièces était mûrement pesé, 443, correspondant au vocatif grec Anax Apollon, 112+331 (112 correspondant aux 4 blocs des coins avec du jaune, comptant chacun 28 pièces). Je ne suis plus très sûr de pouvoir expliquer quel était alors pour moi le sens profond de ces nombres...
Anax Apollon est depuis quelques années relégué dans un étroit couloir, où je n'ai pu prendre assez de recul pour une photo englobant ses bordures. L'espace interfenestral est resté vide pendant quelque temps, jusqu'à la réalisation du patch-quilt dont la largeur a été également calculée pour cet emplacement, le patch-quilt qui a également un nom choisi pour sa valeur numérique (48-79 correspondant au partage doré idéal de la somme), le patch-quilt qui a été la première motivation de mon billet Livio mode d'emploi, puisque j'avais trouvé dans le livre de Livio le dessin exact de son quiltage final.
La date d'achèvement de l'oeuvre est brodée au dos, le 18/8/95, soit il y a exactement 13 ans et 13 jours. Ou 13 ans et 8 jours avant le 26 août où j'ai découvert sur le net le livre de Livio et son dessin évocateur, alors que la pièce de départ du patch-quilt est un rectangle de 8x13 unités. Le brouillon de cette oeuvre a été un petit patch où Anne avait magnifié ce rectangle de 104 unités en y appliquant 3 pièces de tissu 8-1-3 occupant 40 unités, le découpage doré de 104 étant 40-64. Or les premiers chiffres de l'identifiant du dernier billet blog sont 184064...

J'aurais évidemment apprécié que ce billet-ci ait à nouveau un identifiant permettant quelques rebondissements, mais je ne vois a priori rien à dire de
postID=5180753170852045561
J'ai débuté ce billet à 16:18 heure française (le nombre d'or), et Blogger le donne donc publié à 07:18 (en référence aux nombres 718-443 lus dans le précédent postID, mais c'était évidemment mûrement réfléchi).

En ce 31/8, renversement de 8/13, je voudrais attirer l'attention sur une merveille du monde végétal, le chou Romanesco, où la structure en 8 et 13 spirales reste identifiable à trois niveaux, étant donné le développement fractal du légume, dont les fleurettes se disposent en enroulements d'enroulements d'enroulements...
Il existe un blog mathématique intitulé Chou romanesco, vache qui rit, etc. dont le 100e billet est consacré à ce chou de choix.
Ces 2 dernières images sont empruntées à l'article Wikipédia, mais la première du billet est une photo d'un chou acheté hier en ville, qui après dissection s'est révélé bâti au départ sur une structure de 5 et 8 spirales, mais ce n'est guère photogénique.

mercredi 27 août 2008

Livio mode d'emploi

Hier, j'ai découvert que The Golden Ratio: The Story of Phi, the World’s Most Astonishing Number, livre souvent cité de Mario Livio sur le nombre d'or, était lisible en ligne gratis. Comme je pense que l'accessibilité du site résulte d'une erreur, je ne donne pas son adresse qu'on découvrira aisément si l'erreur perdure, en tout cas le radin que je suis en a profité pour lire l'opus.
Livio est astrophysicien à la NASA, quelqu'un d'a priori sérieux donc. Il reprend la plupart des allégations autour du nombre d'or, en les démystifiant le plus souvent sainement, insistant néanmoins sur les réelles propriétés de Phi et son intervention à de multiples niveaux dans la nature.
Livio donne souvent Phi avec 10 décimales, notamment pages 80-81 où il expose les propriétés fondamentales:
Phi ....= 1.6180339887...
1/Phi = 0.6180339887...
Phi² ..= 2.6180339887...
Or je me rappelle que mes études bachiennes m'ont amené au nombre 887, se partageant idéalement selon le nombre d'or en 339 et 548.
Ainsi on pourrait écrire l'approximation
339 x 2.618 = 887
En fait 339 x Phi² donne 887.51... qu'il faudrait arrondir à 888, mais les décimales suivantes de Phi² sont 2.618033988749... qui, arrondi à 11 décimales, donne
2.618 0339 8875 permettant la permutation
3390 x 2.618 = 8875 (8875.02 exactement)
J'ai déjà rencontré une curiosité avec Phi² arrondi à 2.618, détaillée ici.
En bref un poème basé sur les nombres de Fibonacci avait ses strophes successives en rapport Phi², avec une pénultième strophe de 273 lettres et une dernière de 714 lettres, or:
273 x 2.618 = 714.714 (exactement)

Je suis ensuite arrivé page 85 à une figure immédiatement évocatrice:

Je rappelle le patch-quilt d'avril dernier, réalisé par ma compagne Anne sur une idée à moi. L'assemblage des pièces effectué, j'ai découvert la propriété de deux diagonales, et j'ai demandé à Anne de la magnifier par un quiltage approprié.
Ainsi cette propriété était connue, ce qui n'est pas étonnant en soi. Il l'est un peu plus qu'elle soit illustrée par un rectangle d'or où ont été construits successivement 6 carrés en reportant la largeur sur la longueur (le rectangle restant étant doré), or le patch-quilt est constitué de 6 blocs carrés ajoutés à un rectangle d'or de départ. Ainsi, en tournant le patch de 180°, et en ajustant l'échelle, ses lignes de quiltage coïncideraient exactement avec la figure 26.
J'apprends encore que l'intersection de ces deux diagonales a été baptisée Oeil de Dieu par le mathématicien Cliff Pickover, qui a un magnifique site dont j'extrais la composition en carré ci-contre (où la pupille de l'oeil est à une intersection d'or).
Ce n'est pas banal de trouver cet Oeil de Dieu sur la figure 26 du livre de Mario Livio (qui, d'origine juive, est également citoyen israélien), car 26 est la valeur numérique du fameux Tétragramme, le nom essentiel de Dieu en hébreu, YHVH.
Il s'agit en fait en VO d'un Eye of God, et les numérologues anglo-saxons ont constaté que la valeur numérique de GOD était aussi 26 (7+15+4).


Livio consacre plusieurs chapitres à l'art, avec pour optique de démontrer que le caractère esthétique de la section d'or est largement surestimé, et que les spéculations la montrant en oeuvre dans les créations antiques sont fumeuses.
Si je suis plutôt d'accord, je déplore que l'auteur se soit borné à réfuter les allégations touchant les créations les plus célèbres, comme Kheops, le Parthénon, les peintures de Léonard de Vinci, alors qu'il existe des cas bien plus troublants (Notre-Dame du Port par exemple).
Pour la peinture plus récente (19e), Livio semble reprendre l'argumentation de Marguerite Neveux, bien que je n'aie pas vu son nom mentionné. Il n'est encore une fois question que d'oeuvres archi-connues, et donc pas de mon aïeul et des étranges formats dorés récurrents dans ses oeuvres.
Livio ne se limite pas à la France, et je ne suis plus vraiment d'accord quand il exclut Mondrian des peintres pouvant avoir employé la section dorée, malgré l'avis "autorisé" du plus grand spécialiste de Mondrian qui lui a affirmé que, selon lui, le peintre n'avait jamais eu recours à aucune échelle de proportion.
Une reproduction de Broadway Boogie-woogie (1942) est donnée, un tableau carré où certains ont vu une composition dorée, ce à quoi il est facile de rétorquer comme Livio qu'il y a tant de lignes diversement espacées qu'on peut y imaginer n'importe quoi. Je m'étonne qu'il ne soit pas fait plutôt référence à Composition with Gray and light Brown (1918), ci-contre, le tableau le plus cité par les zélateurs de la section d'or.
Je ne suis absolument pas spécialiste de Mondrian, mais cette oeuvre me semble suffisante à elle seule pour justifier les revendications dorées.
D'abord le format donné (802 x 498 mm après conversion) est pratiquement idéalement doré (802 x 496 idéal). J'ai tracé aussi rigoureusement que possible les 4 sections d'or, on voit qu'elles se superposent assez bien à 4 lignes du tableau, délimitant un net rectangle central, et c'est le SEUL rectangle symétrique par rapport au centre de l'oeuvre.
En fait l'approche dorée parfaite n'est peut-être pas la meilleure, car le format donné est aussi proche de 1.6 (80 x 50 cm), et l'examen de détail révèle que la hauteur comme la largeur sont divisées en 16 bandes par 15 lignes épaisses qui, bien que peintes grossièrement, ce qui donne une dynamique à l'oeuvre, sont appliquées sur une grille de 16x16 cases préalablement tracée sur la toile. L'interruption des lignes fait qu'il n'y a pas 256 unités rectangulaires mais 67, parmi lesquels 18 sont des rectangles de format proportionnel à celui de la toile, sans compter les rectangles formés par association, comme le rectangle central qui correspond à 16 unités, soit 1/16e de la surface totale au format 1.6...
Je n'analyse pas plus loin. On retombe ici dans la facile confusion entre section à 5/8es, connue des peintres du 19e, et section d'or idéale, mais je crois avoir montré qu'au moins ce tableau témoigne d'une certaine intention numérologique, quelle qu'elle soit.

Je n'ai développé ici que les quelques points qui m'ont fait particulièrement réagir. Le livre de Livio me semble globalement satisfaisant, par rapport à ce que nous avons en France, malgré de nombreuses imprécisions et un certain sensationnalisme présent dès le titre, ce qui est probablement un impératif éditorial.
Le mathématicien George Markowski donne ici une critique plus sévère, estimant que Livio lui a emprunté beaucoup de choses sans souvent préciser sa source. Mais Markowski se trompe en dénigrant l'analyse par Livio de La dernière Cène de Dali, avançant que Dali a écrit sur son oeuvre et n'a jamais mentionné son utilisation du nombre d'or. Or il est bien connu que ce tableau et d'autres de cette période doivent beaucoup à la rencontre entre Dali et Matila Ghyka. Il existe ainsi une lettre de Ghyka à Dali datée du 13 août 1947 (le 8/13 !) où Ghyka se déclare ravi d'apprendre que Dali a utilisé ses recommandations pour la composition de Leda atomica, ci-contre, en réponse évidente à un courrier antérieur.
Je me rappelle d'un documentaire montrant Dali clamer qu'il méprisait tout peintre qui serait incapable de situer d'emblée la section d'or d'un tableau. Pour la Leda, la ligne d'horizon correspond à la section d'or supérieure, sans préjuger d'autres harmonies calculées.

jeudi 14 août 2008

lacs d'or

Si les 8/13 de l'année tombent le 13 août, la section d'or de l'année tombe le 14 août, vers 14 heures une année normale, et vers 4 h 48 une année bissextile. La petite section d'or tombe le 20 mai vers 10 h une année normale, et le 19 une année bissextile, vers 19 h 12.
C'est l'occasion de revenir sur ce qui s'est passé le 18 mai dernier, alors que je n'étais pas conscient le jour même de son aspect doré. Nous fêtions l'anniversaire de ma compagne Anne chez notre fille Aurélie, qui vient d'acheter une maison à Quinson, aux confins du département.
Quinson est au bord du Verdon, et d'un des 5 lacs formés par les retenues des 5 barrages du Verdon (Castillon, Chaudanne, Ste-Croix, Quinson, Esparron).
Quinson est connu pour son musée de la Préhistoire, ce qui a conduit la commune à divers aménagements sur ce thème, dont un sentier "préhistorique" au-dessus du lac, menant vers le site de la Baume Bonne, au bord du Verdon.
Après le repas j'ai été faire une balade digestive de ce côté. Voici le début du chemin, qui monte dans une trouée de la falaise.
Il passe ensuite sur une courte corniche, avec une splendide vue sur le lac. Le promeneur est convié à s'instruire, grâce à 5 panneaux disposés environ tous les 10 mètres, donnant des renseignements sur la vie dans la vallée à 5 périodes, des origines jusqu'au 19 siècle. Je remarque la forme des panneaux, et procède à une première évaluation avec la largeur du livre que je n'ai pas manqué d'emmener avec moi, des fois que certaines sections du sentier se soient prêtées à la lecture.
C'est doré à première vue, mais la méthode est loin d'être précise, et je plie à angles droits un ticket de caisse resté dans une poche pour me faire une pige plus petite. L'image visible mesure 8 piges (et un petit chouïa) par 13 (et un plus gros chouïa). Ça semble décidément doré.
De retour à la maison, je mesure ma pige, 58 mm, et évalue les dimensions des panneaux à 48 × 78 cm, ce qui s'avèrera proche des dimensions effectives prises quelques semaines plus tard avec un outil plus approprié, 477 x 771 mm. Ces mesures se retrouvent pour les 5 panneaux, au mm près, avec une hauteur qui semble effectivement très proche de 477 mm, tandis que la largeur tombe entre 771 et 772 mm.
Idéalement, 477 x 1.618 = 771.8 mm,
ainsi la fenêtre du panneau est bien un rectangle d'or, à une fraction de mm, de dimensions peu habituelles, même en convertissant en pouces. Le rebord métallique est de 43 mm de chaque côté, donnant pour le panneau entier des dimensions tout aussi exotiques 563 x 857 mm.
A ce stade, il devient raisonnable d'imaginer que ces panneaux ont été intentionnellement calculés selon le nombre d'or, ce qui n'a d'ailleurs rien d'extraordinaire en soi, puisque c'est pour beaucoup d'artistes une harmonie essentielle, enseignée dans les écoles.
Personnellement, j'ai d'abord été frappé par le nombre des panneaux, 5, alors que j'étais tenté d'interpréter quinairement le nom de Quinson. Renseignements pris, si quinsoun est le nom provençal du pinson, figurant sur les armoiries du village (un pinson d'or sur pont d'argent), son nom viendrait plutôt d'un gallo-romain nommé Quintius ("cinquième" enfant d'une famille romaine).
La "quine" est un mot clé du vocabulaire doré, avec la fameuse ou fumeuse "Quine des bâtisseurs romans", en fait calquée sur le Modulor du Corbusier, qui est plutôt un "bâtisseur romand".
L'outil modulor lui-même est un ruban de 226 cm de long, et j'ai pensé le lendemain 19 mai que nous étions le 140e jour de cette année de 366 jours, 140-226-366 étant des mesures consécutives de la série bleue du Modulor. Ces nombres n'étant que des approximations de l'harmonie d'or, la petite section d'or de l'année bissextile tombe à 139.8 jours, au cours de ce 19 mai, en conséquence la veille 18 mai était le dernier jour entier selon cette division dorée de l'année.

Le plus effarant arrive. J'ai parlé du livre que j'avais emmené avec moi pendant ma balade, et dont la largeur m'a servi pour une première estimation des proportions des 5 panneaux. Je n'avais pas encore fait attention à son titre, Le Lac d'or, et au rapport immédiat avec le lac de Quinson, nappe d'or sous le soleil du midi...

J'avais emprunté ce livre le vendredi 16 précédent, au rayon Nouveautés de la médiathèque de Digne, pour son titre "d'or" essentiellement, mais je savais déjà qu'il s'agissait du nom d'un restaurant asiatique du 13e, aussi je n'étais pas pressé de le lire, mais sa minceur le rendait idéal pour une lecture en balade.
Bien évidemment il me serait fort difficile de prouver que c'est bien ce Lac d'or que j'avais à la main le 18 mai 08 lorsque j'ai découvert les panneaux d'or au-dessus du lac de Quinson, mais sa lecture m'a offert une coïncidence immédiatement vérifiable. Le livre ne donne que deux dates précises, d'abord le "samedi 11 décembre" où a eu lieu un repas au Ryuji Hôtel, puis ceci, page 86 :


Je me suis renseigné sur le site de J-P Amette, où j'ai appris qu'il était né le 18 mai 1943, en conséquence la date ci-dessus n'est pas innocente, c'était celle de son 61e anniversaire, or c'était aussi le 61e anniversaire d'Anne que nous fêtions ce 18 mai 2008, 4 ans plus tard.

En écrivant ceci j'ai encore en mémoire le tableau du Modulor donné dans le billet d'hier, où 86 est la mesure précédant 140 et 226 dans la série bleue, ainsi même la page où figure ce 18 mai m'est significative.
Une curiosité au passage, la mesure de la série bleue précédant 86 est 54, or 54x86 mm est le format de la carte bleue, adopté pour de nombreuses autres cartes.

Quelle que soit la raison du 11 décembre pour Amette, il m'évoque la date de naissance de Maurice Leblanc (selon son biographe Jacques Derouard du moins, car de multiples autres sources le donnent natif du 11 novembre), et le 11 décembre 2004, qui était bien un samedi, aurait donc été le 140e anniversaire de l'auteur de "813".
Lors de mes dernières études sur Truffaut, balzacien avéré, et 813, j'ai été tenté de citer comme source possible du "813" de Leblanc le roman Histoire des Treize, de Balzac, dont l'intrigue résumée est évocatrice : le prince du crime Ferragus tente de forger une magnifique destinée à sa fille, et échoue. Les enquêteurs du Lac d'or se nomment Barbey et Ferragus. J'ignore presque tout de Barbey d'Aurevilly, mais mes très modestes connaissances balzaciennes me font soupçonner que Amette a pu jouer avec les Treize de Balzac pour son roman se passant dans le 13e, ce qui me rappelle fortement Leblanc qui a multiplié les Huit dans ses Huit coups de l'horloge, en faisant notamment résider son héros bd Haussmann dans le 8e.

Barbey, dont le lecteur ignore le prénom, enquête sur la mort de celle qui fut sa bonne amie, Chloé Bonneterre, qui habitait 41 rue Clisson.
Elle aurait pu devenir Chloé Barbey si elle l'avait épousé, Ch Ba..., or la rue Clisson est connue pour un trompe-l'oeil montrant un peintre en train de peindre Bach sur une façade, son modèle sous les yeux.
C'est peut-être une piste plus "sérieuse" que la série bleue du Modulor, mais Bach me ramène encore au nombre d'or, et il pourrait y avoir une analogie entre cette création et ma tentative d'évaluation du format des illustrations du site de Quinson à l'aide du Lac d'or.
C'est un polar qui m'a fait connaître le trompe-l'oeil de Fabio Rieti, Château-des-Rentiers (1982), d'Alain Demouzon, qui était alors président de l'association 813 (et qui habite au numéro 8 d'une rue du 13e).

Comme il l'a déjà été dit, les rapports d'entiers ne peuvent être que des approximations du nombre d'or, notamment ceux de la série bleue qui doublent la série rouge, ainsi l'entier en harmonie immédiate avec 86 est 139 plutôt que 140 (86 x 1.618 = 139.2), et le 18 mai de la page 86 était le 139e jour de cette année 2004.
Ce nombre 139 m'évoque au premier chef la valeur d'Ellery QUEEN, dans l'oeuvre duquel j'ai découvert une architecture d'or.

L'an dernier, j'ai évoqué le cadeau que j'avais fait à Anne pour son anniversaire, 138 anagrammes de Pamela Anderson, parce que le 18 mai était alors le 138e jour de l'année. Entre le 138e jour et le 13/8 (13 août), 86 jours.

Une dernière curiosité. J'ai intitulé ce billet "lacs d'or" en songeant aussi au mot "lacs" au singulier, de même étymologie que "lacis" (ci-contre un lacs-d'amour héraldique), et je viens de découvrir pendant son écriture qu'un chercheur prétend avoir prouvé qu'une civilisation préhistorique avait établi à l'échelle du globe entier un lacis de "lignes d'or" analogue aux parallèles et méridiens ultérieurs, mais basé sur une division par 366 de la circonférence terrestre et non 360. Il trouve de multiples corrélations entre les sites anciens érigés précisément sur ces lignes d'or.
Le lac de Quinson (et une bonne part du cours du Verdon) a la particularité d'avoir une rive dans le 04 et l'autre dans le 83, or Digne chef-lieu du 04 se situerait selon les cartes présentées sur le parallèle d'or 44, tandis que Toulon chef-lieu du 83 serait carrément sur le méridien 0 (ces lignes d'or sont distantes d'environ 130 km).
Je note ces coïncidences tout en me déclarant totalement sceptique sur la théorie de Sylvain Tristan, sans connaître toute son argumentation. C'est qu'une théorie "zarbi" demande plus que des corrélations statistiques pour être validée, d'une part pour diverses raisons rationelles touchant au bon usage des statistiques, d'autre part parce que l'éon Napol déjà mentionné semble trouver un malin plaisir à multiplier les coïncidences les plus parfaites sur les chemins des chercheurs (voir mes pages Bach par exemple).
Je remarque enfin l'analogie de l'hypothèse des lignes d'or avec celle de la Quine : dans les deux cas il s'agit de reporter dans le passé un système élaboré de mesures, et le nombre 366 est chaque fois au premier plan. Le Corbusier a conçu son Modulor en privilégiant les mesures anglo-saxonnes, avec pour point de départ 12 pieds = 144 pouces, 144 étant un nombre de Fibonacci permettant ensuite de décliner selon la suite de Fibonacci la série bleue en pouces et la série rouge en demi-pouces. Si 144 pouces sont proches de 366 cm, les conversions suivantes selon la suite de Fibonacci décroissante donnent lieu à des approximations de plus en plus bancales, d'autant qu'il a fallu veiller à avoir toujours un nombre pair pour la compatibilité avec la série rouge.

mercredi 13 août 2008

tykhè gagnant

Et nous voici au 13/08, ou 8/13 à l'anglaise, occasion de donner quelques nouvelles de mes recherches 813.
Concernant mon hypothèse sur le 813 récurrent chez Truffaut interprétable comme un hommage à la date de naissance de Hitchcock, lequel fêterait aujourd'hui son 109e anniversaire, j'ai passé une après-midi à consulter le fonds Truffaut de la BiFi, sans résultat. Mes recherches ont été limitées à quelques états des scénarios des premiers films avec 813, dans l'espoir d'y trouver des variantes significatives, ou mieux des remarques manuscrites en marge...
Rien de neuf, donc, mais je répète que mon hypothèse n'est qu'une tentative de rationalisation partielle du 813 chez Truffaut, et que son invalidité ne pourrait qu'apporter de l'eau à mon moulin coïncidentiel.


Je songe depuis un moment à ce billet daté du 13 août, auquel j'avais trouvé ce titre en songeant à diverses choses:
- tykhè est un mot grec (Τύχη) de valeur 1308 (13/08), signifiant "destin".
- le "ticket" perdant du tiercé 8-1-3 tenté par Truffaut pour acquérir les droits de Une belle fille comme moi (et ce ticket doit exister dans les archives des Films du Carrosse, puisque Truffaut, paraît-il, gardait tout, ainsi que la coupure de journal donnant le tiercé gagnant 4-5-1).
- Tykhè est encore la déesse de la destinée, étroitement associée à sa soeur Némésis; je pense particulièrement à La mariée était en noir, où Jeanne la vengeresse prend le vol 813 entre deux exécutions, aux 8/13es du film, après avoir rencontré sa seconde victime dans la loge 8 d'un théâtre, avant de rencontrer la dernière au 13 rue de la Némésis.

Je suis en train de lire 2666, de Roberto Bolaño, et je suis arrivé ce matin page 113, où il est question du hasard, qui ne serait pas un luxe, mais "l'autre visage du destin, et aussi quelque chose de plus."
L'auteur de ces mots, un peintre qui s'est amputé volontairement de sa main droite, précise ensuite sa pensée, opposant le hasard à l'ordre, à la rédemption, au progrès:

Le hasard au contraire est la liberté totale à laquelle nous sommes abouchés du fait de notre propre nature. Le hasard n'obéit pas à des lois, ou s'il y obéit, nous, nous ne les connaissons pas. Le hasard, si vous me permettez la comparaison, est comme Dieu qui, chaque seconde, se manifeste sur notre planète. Un Dieu incompréhensible, avec des gestes incompréhensibles adressés à ses créatures incompréhensibles. Dans cet ouragan, dans cette implosion osseuse, se réalise la communion. La communion du hasard avec ses traces et la communion de ses traces avec nous.

Je ne suis pas sûr d'adhérer totalement à ces lignes que je trouve néanmoins fort belles.
Le titre du livre est paraît-il une date, bien que cet ensemble de 5 romans se situe à notre époque. Je me permets de signaler que 2666 est une date bien connue des spécialistes en études bibliques : c'est selon le document sacerdotal, l'une des couches de rédaction du Pentateuque, la date de la sortie d'Egypte et de la révélation au Sinaï, date fondamentale donc des 5 livres de la Tora.
Hasard ou ..., je connais le mot tykhè par la devise de Rabelais, Agathè Tykhè (heureux sort), alors que certains exégètes envisagent que l'oeuvre de Rabelais, en 5 livres, aurait constitué un nouveau Pentateuque.
François Rabelais utilisait l'anagramme Alcofribas Nasier, et je remarque que l'éditeur original de 2666 est Anagrama.

Le 1er juillet dernier, un exemple d'autoréférence donné sur la liste Oulipo m'a conduit à tenter de rendre la remarquable propriété du 8/13 : les 8/13es d'une année de 365 jours tombent aux 8/13es du 8/13, du 13 août. J'ai trouvé ceci :
The eight thirteenths of a year fall exactly on eight thirteenths of eight/thirteen !
[Ce texte de 70 lettres a une somme gématrique de 813.]
soit "Les huit treizièmes d'une année tombent exactement aux huit treizièmes du treize huit !" Ceci n'est rigoureusement vrai que pour une année non bissextile, néanmoins les 8/13es d'une année de 366 jours comme 2008 tombent toujours le 13 août, avec d'autres propriétés intéressantes.
Ainsi le 13 août est le 226e jour parmi 366, or 226 et 366 sont des nombres de la série bleue du modulor, doubles de 113 et 183 dans la série rouge.
Je connais depuis longtemps la particularité du nombre 813, telle que
HUIT CENT TREIZE = 183,
anagramme de 813,
mais le Gématron indique encore que la date aux 226/366es de 2008 est le
TREIZE AOUT = 140,
le nombre précédant 226 et 366 dans la série bleue, et correspondant à 70 dans la série rouge, ainsi:
en français, le "treize août" correspond à la section d'or de son rang (bissextile);
je suis enchanté des 70 lettres de ma petite phrase;
et encore plus de l'avoir trouvée le 1er juillet, 183e jour de cette année 2008. Ainsi les 140-226-366 précédents peuvent être complétés par leurs homologues 70-(113)-183 dans la série rouge.

S'il y manquait une occurrence effective de 113, 2008 a été pour moi côté ciné une année Truffaut, or
TRUFFAUT = 113
se partageant idéalement selon consonnes/voyelles en
TRFFT/UAU = 70/43
Ainsi l'homme qui a mis en avant le nombre 813 dans ses films a-t-il comme valeur numérique la section d'or de 183, valeur de HUIT CENT TREIZE.
La valeur complète de François Truffaut est 85+113 = 198 qui ne me dit pas grand-chose, mais je remarque la possibilité idéale
FRANCIS TRUFFAUT = 70+113 = 183
Une requête Google "francis truffaut" livre plus de 600 résultats. S'il a bien existé un résistant de ce nom, toutes les autres occurrences semblent concerner le cinéaste, l'erreur s'expliquant aisément par le fait que le prénom Francis est plus familier aux étrangers que François.
Cette possibilité n'est pas entièrement gratuite. A une question d'Eve Kendall dans La Mort aux trousses, Roger 0. Thornhill lui répond que la lettre O. intermédiaire signifie "zéro" ("nothing" en VO). C'est vraisemblablement une allusion au producteur avec lequel Hitchcock avait détesté travailler, David O. Selznick, qui, dépourvu de second prénom, avait par snobisme ajouté ce O. à son nom.

La couverture de l'édition française de 2666 est une composition photographique du pionnier August Kotzsch, à base d'ananas, célèbre pour les 8 et 13 spirales dessinées par ses écailles.Quelques spirales végétales 8/13 récoltées aujourd'hui dans la colline au-dessus de chez nous.
Une composée non identifiée, à 3 stades de maturation.
D'abord en bouton, puis juste avant éclosion des fleurons, et enfin après leur chute. Au stade précédent de la pleine floraison les spirales ne se distinguent plus.
Elles sont en fait difficiles à dénombrer sur ces photos, mais voici une bonne vieille pomme de pin, où il n'y a aucun problème pour compter 13 spirales dans le sens des aiguilles de la montre(et non du pin) et 8 dans l'autre.