jeudi 17 juin 2010

LA VIE est un ROMAN

Pour Béatrice, qui a 14 jours d'avance...

J'ai lu récemment Pierre et Papier, le document où Philippe de Cherisey revendique la fabrication des deux parchemins qui ont pour une bonne part fondé le mythe de Rennes-le-Château (RLC), ainsi le plus complexe des deux, le Grand Parchemin (GP), figurait en couverture du livre signé Gérard de Sède qui a initié l'affaire, Le trésor maudit (dans l'édition poche de 1968).
Je n'ai vu rien de réellement neuf dans ce document, dont je connaissais l'essentiel discuté sur des forums spécialisés, sinon l'adresse de Cherisey dans les années 70 où il a écrit le texte : 10 rue des Célestines, à Liège. Ci-contre manuscrite sur une lettre de la fin des années 60.
Ceci m'a été aussitôt évocateur. Un de mes livres favoris est La Vie mode d'emploi (VME, 1978), dont chaque chapitre peut constituer un petit roman, comme l'indique la catégorisation particulière de l'oeuvre ; le chapitre 89 est essentiellement consacré au contenu d'un livre, La Vie des Soeurs Trévins, édité chez l'auteur, Célestine Durand-Taillefer, rue du Hennin, à Liège. Après avoir présenté quelques extraordinaires exploits de ces quinquamelles, nièces de Mme Trévins, un personnage secondaire de l'immeuble du 11 rue Simon-Crubellier, Perec les renvoie au néant dont il les a tirées, au second degré puisque nous sommes de toute manière dans la fiction : Célestine Durand-Taillefer n'existe pas, pas plus qu'il n'y a de rue du Hennin à Liège, et c'est Mme Trévins qui a écrit le destin de ces nièces imaginaires, qu'elle a proposé sans succès à divers éditeurs, pour finalement se résigner à s'en faire imprimer un exemplaire unique, qu'elle se dédia.
S'il n'y a pas de rue du Hennin à Liège, il y a une rue de la Casquette, qui croise la rue des Célestines où habitait Cherisey, dans le quartier animé du Carré, dans le centre touristique. C'est dans la rue du Pot-d'or à l'autre extrémité de la rue des Célestines que Simenon a imaginé son cabaret du Gai-Moulin.
Perec pouvait connaître cette rue des Célestines sans savoir que Cherisey, pataphysicien comme lui, y habitait, mais il y a d'autres résonances entre ces deux supercheries que les noms Célestine et Liège.

Cherisey a donné dès 1971 le décodage du Grand Parchemin dans une brochure extrêmement confidentielle, Circuit, dont un unique exemplaire a été déposé dans une bibliothèque publique (à Versailles). Sa couverture montre un glaive traversant la France selon le méridien zéro, passant non loin de RLC. S'il n'en est pas question dans Le trésor maudit, la manipulation du "Prieuré de Sion" avait été habilement ourdie, laissant aux lecteurs de Gérard de Sède le soin de découvrir les pistes préparées par les faussaires, dans de faux documents déposés à la Bibliothèque Nationale.
Si Cherisey a pris une bonne part dans l'élaboration de ces documents, Circuit est d'un autre type, trop farfelu pour être pris au sérieux. S'il est fort ardu de démêler les parts respectives du trio Plantard-Cherisey-Sède dans la fabrication du mythe du Prieuré de Sion, du moins semble-t-il assuré que Cherisey seul n'aurait pas été loin, incapable d'écrire un paragraphe sans un calembour énorme. Ainsi son historique du méridien zéro, chapitre 13 de Circuit (ici en anglais), est-elle truffée d'inventions tournant en dérision la Rose Ligne chère au Prieuré, imaginant par exemple le nom de Sainte Roseline associé à un miracle survenu dans les gorges de Belcatel (sur le méridien 0) : deux hommes auraient été près de s'y noyer, mais une rose rouge apparut à Jeanne de Villeneuve, puis une longue corde qui permit de sauver les deux hommes; c'est en souvenir de ce miracle qu'elle entra au couvent sous le nom de Roseline...
C'est évidemment une complète invention, et il se trouve qu'une des soeurs Trévins doublement imaginaire se prénomme Roseline :
Roseline fut la première femme à faire le tour du monde en solitaire à bord de son yacht de onze mètres, le C'est si beau.
Lorsqu'un "exégète castelrennais" découvre une Roseline ou Rosalie dans un livre supposé avoir peu ou prou un rapport avec "l'affaire", il y voit volontiers la confirmation de ses hypothèses, quel que soit un contexte souvent bien moins évocateur que le cas présent.
Cette Roseline a fait le tour du monde, quasi-définition du méridien, et elle a été la première à le faire, définition du méridien d'origine... Au cas où ce ne serait pas un hasard, car cette possibilité n'est jamais à négliger, il est important de savoir que la dénomination de Rose Ligne pour le méridien de Paris semble l'exclusivité du Prieuré de Sion, pour le relier à la lignée du sang, christo-mérovingienne, et au 17 janvier, Ste-Roseline comme St-Sulpice, date clé de l'affaire, figurant dans l'épitaphe de Marie de Nègre point de départ du codage du Grand Parchemin.
Avant 1982, où l'affaire RLC a acquis un statut international avec la parution de L'énigme sacrée, suivie de multiples autres publications à grand tirage (dont Da Vinci Code vendu à près de 100 millions d'exemplaires de par le monde), le dossier est resté entre les mains d'un nombre limité de chercheurs dont les découvertes sont demeurées plutôt confidentielles, le plus souvent éditées à compte d'auteur.
Si je ne suis pas assez passionné par l'affaire pour connaître le détail de ces parutions, je ne pense pas qu'un document facilement accessible ait mentionné la Rose Ligne avant 78, aussi me semble-t-il hautement improbable que Perec ait associé intentionnellement une Roseline à un "tour du monde" sans une connaissance privilégiée du dossier.

Le nom Taillefer de Célestine biographe des soeurs Trévins est encore extraordinaire, mais résultant d'une presque obligatoire coïncidence (presque car une autre possibilité n'est jamais à négliger). Il se trouve que Taillefer est un pseudonyme de Jean-Luc Chaumeil, qui fut un temps secrétaire du Prieuré de Sion, et qui exploite depuis le filon RLC en publiant divers documents, dont Pierre et Papier dans Le Testament du Prieuré de Sion (2006). Voir sur ce forum son message (le 3e en partant du bas) signé Taillefer (parmi de nombreux autres).
C'est d'ailleurs Chaumeil qui à ma connaissance a publié le premier un ouvrage grand public associant la méridienne à RLC, Le trésor du triangle d'or (1979).
Si Chaumeil aurait pu avoir utilisé le pseudo Taillefer dès les années 70, car c'est le nom d'un château près duquel il a grandi (voir cette photo légendée Taillefer à Taillefer), Perec donne dans Le cahier des charges de VME la raison (ou du moins une raison) du choix de ce nom.
On sait que chaque chapitre de VME implique quelque 40 contraintes, ainsi ce chapitre 89 devait contenir une allusion à la musique sérielle. Perec a probablement pensé ici à Germaine Tailleferre, compositrice ayant expérimenté la technique sérielle. Il est amusant que le prénom Germaine ici occulté corresponde à une sainte également associée au 17 janvier, dont la vie (et la mort...) présente des points communs avec Ste Roseline.
Le Cahier des charges montre encore que Perec a songé un temps à résoudre la contrainte sur le peintre HOLBEIN par un genre d'acrostiche sur le nom des soeurs Trévins :
H
OLivia
BEr
INgrid
Il y aurait donc eu un nom de peintre à décoder, or le décodage du Grand Parchemin fait apparaître les noms des peintres POUSSIN et TENIERS.
Les 5 prénoms finalement retenus semblent amener ROMAN :
Roseline
Odile
Marie-Thérèse
Adélaïde
Noëlle
Ceci mettrait Roseline au premier plan...

Cet acrostiche peut rappeler une découverte des chercheurs RLC, qui se sont avisés que les statues et la chaire (dominée par Saint Luc) dans la nef de l'église de RLC, Ste-Marie-Madeleine, pouvaient former un M marial ou magdalénien encadrant Marie-Madeleine selon un acrostiche GRAAL:
A noter que le GRAAL est un ROMAN, parmi les premiers de ce genre conçu au 12e siècle. Les acrostiches débuteraient sur les saintes voisines Germaine et Roseline. Je ne connais pas assez bien le dossier pour savoir quand a été vue cette possibilité.

Il faut savoir encore que la ville de Liège a dans ce chapitre une raison d'apparaître, pour répondre à la contrainte "murs en liège", bien que Perec ait noté "cork" sur la ligne correspondante ("liège" en anglais, et Odile Trévins épouse le richissime Faber McCork); Perec omettait souvent de préciser comment il avait résolu ses contraintes, il doublait fréquemment leur résolution, et ne se privait pas non plus de tricher puisque les occurrences de Liège ou Cork ici n'ont rien à voir avec des murs.
La rue du Hennin à Liège doit son nom à la contrainte "Moyen Age". Si Perec a profité de la contrainte "murs en liège" pour mentionner Liège, il lui suffisait de médiévaliser la rue de la Casquette en Hennin pour mieux cibler la rue des Célestines. "Célestine" ne semble amené par aucune contrainte.
Il n'est pas certain que Perec ait employé le nom Taillefer pour satisfaire à la contrainte "musique sérielle", résolue plus loin par une liste de 12 cabarets où se sont produites les soeurs Trévins, avec en 11e position le Twelve Tones (les 12 tons de la "série") de Newport. Cette surdétermination de 12 peut attirer l'attention des spécialistes du GP (Grand Parchemin) :
- Il est basé sur une rare recension des 11 premiers versets du chapitre 12 de Jean.
- Ces 11 versets sont suivis d'une formule en 12 mots empruntée à l'église de RLC.
- Au sein des 11 versets de Jean 12 sont introduites les 128 lettres codées, en deux séries de 64 lettres séparées par une formule en clair, AD GENESARETH en 12 lettres.

Le récit des vies des soeurs Trévins s'achève sur les mots deux dadas :
(...) Adélaïde, richissime, se consacre au piano et aux handicapés physiques, ses deux dadas.
Ces deux dadas peuvent aussi faire réagir un spécialiste du Grand Parchemin puisque la dernière étape du décodage des deux séries de 64 lettres consiste à les placer sur deux échiquiers et à lire le message selon la "polygraphie du cavalier". Les romans écrits selon la polygraphie du cavalier sont assez rares pour qu'il soit assuré que VME en ait été le premier exemple.
Ci-dessous le premier échiquier de décodage du GP, avec point de départ en f6 selon la notation moderne (6e case de la 6e rangée en partant d'en bas), et le damier 10x10 structurant l'ordre des chapitres de VME; Perec a choisi de commencer son parcours dans la case 6,6 selon sa notation (6e case de la 6e rangée en partant du haut, et l'autre échiquier permettant de décoder le GP est symétrique au premier, avec un point de départ sur la 6e case de la 6e rangée en partant du haut).
Je me demande si les occurrences de chevaux ou cavaliers dans de multiples chapitres de VME, comme ces dadas, ne constitueraient pas une contrainte non signalée. Ainsi le prénom du personnage principal est Percival, et l'une des contraintes littéraires concerne le roman de chevalerie du Graal...
Peut-être faudrait-il renverser l'hypothèse en ce qui concerne la manipulation RLC. Ainsi parce que le Prieuré se voulait une nouvelle chevalerie (Chevalerie d'Institution & Règle Catholique & d'Union Indépendante Traditionaliste, C.I.R.C.U.I.T), la polygraphie du cavalier serait venue en souligner la noblesse... Cherisey avance dans Pierre et Papier une motivation purement égocentrique : parce que son prénom Philippe signifie "qui aime les chevaux" et son nom de scène Amédée "qui aime Dieu", le "Cheval de Dieu" figurant dans le décryptage serait sa signature...
De même la fin de l'énigmatique formule, "A midi pommes bleues", serait une signature d'Amédée. Si Perec ne connaissait pas personnellement Cherisey, du moins est-il assuré qu'il se souvenait en 1975 du comédien Amédée :
21 Je me souviens de
« Grégoire et Amédée
présentent
Grégoire et Amédée
dans
Grégoire et Amédée »
(et de Furax aussi, bien sûr).
Grégoire et Amédée (Dubillard et Cherisey) et Signé Furax (Francis Blanche) furent des fleurons de la radio à la fin des années 50. Cherisey a avancé que Francis Blanche (avec lequel il a joué dans La Jument verte par exemple) lui aurait soufflé l'idée de fabriquer les faux parchemins, allégation difficilement vérifiable.

Y a-t-il d'autres chapitres de VME pouvant évoquer RLC ? Au moins deux, ainsi le chapitre 3 décrit dans la case 6,10 de l'immeuble l'initiation de trois nouveaux adeptes de la secte des Trois Hommes Libres, dite aussi La Vague Blanche, secte créée par 3 hommes en 1960 dont chaque membre forme en 3 ans 3 nouveaux adeptes, ainsi la secte comptait en 1975 où se passe le roman 729 nouveaux membres occupés à former 2187 adeptes. Ces puissances de 3 évoquent la structure pyramidale du prétendu Prieuré de Sion, composé d'un grand chef, l'unique nautonier, puis de 3 sénéchaux, 9 connétables, 27 commandeurs, 81 chevaliers, 243 écuyers, 729 preux responsables de 729 commanderies, 2187 croisés et 6561 novices... Il est pour le moins curieux que cette structure soit révélée au grand public dans L'énigme sacrée en 1982, l'année suivant 1981 où 6561 novices des Trois Hommes Libres débutaient l'initiation de 19683 nouveaux élèves...
Ce chapitre 3 de VME s'achève sur une autre étrangeté : la description de ce qui se passe dans la 3e pièce du 3e droite est suivie de sa totale négation, ce qui semble avoir jusqu'à présent dérouté les exégètes,
Il n'y a personne au troisième droite.
Il n'y avait en fait pas grand monde non plus au Prieuré de Sion.

J'avais depuis longtemps repéré cette correspondance entre les Trois Hommes Libres et le Prieuré, sans estimer qu'elle méritait mieux qu'une éventuelle note en bas de page, mais voici que l'affaire "Célestine-Liège" pouvant évoquer Cherisey relance la question.
Un intérêt des multiples contraintes de VME est que leur brassage savant (par permutation selon la pseudo-dizine des rangées et colonnes du bicarré latin...) fait que deux chapitres quelconques ont obligatoirement plusieurs contraintes en commun, ce qui contribue à "faire prendre la sauce", selon l'expression de Perec, en tissant des liens entre les chapitres.
Copyright © 2010 Erika PalL'une des contraintes communes aux chapitres 3 et 89 est "Baucis", évoquée dans le chapitre 89 par le nom du yacht avec lequel Roseline a fait son tour du monde, le C'est si beau, renversement syllabique de Bau-Ci-Sse...
Au chapitre 3, l'un des apprentis Hommes Libres est supposé méditer pendant 6 heures sur la formule
Quelle est la menthe devenue tilleul ?
Il s'agit de penser aux amants Philémon et Baucis métamorphosés en un chêne et un tilleul, mais un adepte de la secte Plantard-Cherisey-Sède, initié par le second, ne peut ignorer que "tilleul" est un mot-clé dans Circuit, où Cherisey assure notamment que l'avenue Unter den Linden ("Sous les Tilleuls") serait l'équivalent germanique du Méridien de Paris.
Ceci pourrait apporter un nouvel éclairage au tour du monde de Roseline et du C'est si beau-Baucis-tilleul...

Il y a encore le chapitre 22, histoire d'une formidable escroquerie à la fin du 19e siècle, où un faussaire extorque $1,000,000 à un ancêtre de Percival Bartlebooth contre un prétendu Vase du Graal. Il avait volé ce vase, antique mais quelconque, au musée d'Utrecht le 4 août 1891, puis avait forgé une profusion de faux documents dont l'ensemble accréditait sans nul doute qu'il s'agissait de l'authentique vase ayant recueilli le sang du Christ...
Or l'année 1891 est au premier plan de la Belle Histoire de RLC, basée sur une note du journal de Bérenger Saunière au 21 septembre 1891 : découverte d'un tombeau.
De là à en déduire qu'il avait découvert les fameux parchemins dans le pilier wisigoth sculpté du maître-autel, que leur décodage l'a conduit à un tombeau fabuleux, qu'il en a remercié le ciel en dressant le pilier (à l'envers, et amputé de la partie évidée correspondant à la cache) à l'entrée de son église, agrémenté des inscriptions "Pénitence ! Pénitence !" et "Mission 1891", il n'y a que quelques pas franchis allègrement et repris si fréquemment qu'il s'agit pour beaucoup d'une certitude avérée.
Curieusement, ce pilier wisigoth a des points communs avec un pilier carolingien, conservé au musée de Narbonne, qui montre deux colombes portant la coupe du Graal à l'emplacement correspondant à Mission 1891...
Rappelons que le renversement de 1891 donne 1681, date pouvant correspondre au MDCOLXXXI donné dans l'épitaphe de la marquise de Blanchefort, et que NOIS, soit SION renversé, figure sur le Grand Parchemin, pour montrer l'habileté des manipulateurs dans l'exploitation de réels détails curieux (il est vrai parfois fort troublants, mais c'est la manipulation qui a souligné ces détails).

Je croyais en avoir fini avec les échos VME-RLC, or voici que la chère dp, à qui j'avais parlé du pseudo Taillefer de Chaumeil, à cause des ruines de Taillefer sur la commune de Carennac, me signale qu'elle a visité Carennac, et sa présence dans VME, chapitre 60 :
Qui saurait désormais que François Albergati Capacelli était un dramaturge italien né à Bologne en 1728, et que c'est au maître fondeur Rondeau (1493-1543) que l'on devait la porte de bronze de la chapelle obituaire de Carennac ?
Si Wikipédia connaît encore Capacelli, personne n'a trouvé trace du fondeur Rondeau, et le perecologue Bertelli voit dans ses dates et son bronze un autre 11-43 (voir mon précédent billet). Mieux, le cas est disséqué dans cette étude complète où Bertelli voit dans les mots de Perec une récriture d'un passage des 11000 verges d'Apollinaire, et dans Carennac les lettres de "crâne"...
Si VME est un livre abyssal, Copyright © 2002 Phil Marlinoù Perec a mêlé toute sa malice à sa formidable érudition, toutes les communes françaises de plus de 370 âmes n'y figurent certes pas, et je suis effaré d'y trouver Carennac, où habite toujours Chaumeil dans le manoir familial, ci-contre. Phil Marlin donne ici un compte-rendu de sa visite à ce survivant du Prieuré de Sion, qui anime aussi une galerie d'art, nomméeCopyright © 2002 Phil Marlin L'Atelier du Prieuré, car il y a aussi un prieuré à Carennac(-le-Château ?), et voici le peintre Taillefer en personne à l'oeuvre dans son atelier.

Je comptais mentionner quelques coïncidences annexes, mais ce sera pour une autre fois.

Les sites "sérieux" sur RLC sont rares, parce que l'affaire fascine essentiellement les amateurs de sensationnel, néanmoins cette étude (en anglais) du Grand Parchemin par le chercheur italien Mariano Tomatis me semble exemplaire.
Christian Attard démontre sur son site que l'épitaphe de la stèle est tout à fait conforme au registre des décès, mais que le croquis qui en a été reproduit en 1905, la seule source connue, est erroné, dans le relevé des lettres comme dans la forme, en conséquence le prétendu décodage de cette stèle repose sur quelque chose qui n'a aucune réalité.
Je rappelle que, pour démontrer que la seule étape problématique de la confection du Grand Parchemin, l'anagramme de l'épitaphe, n'était pas si difficultueuse, j'en ai composé aisément 3 anagrammes, exploitées dans cette nouvelle.
J'ai donné quelques références sur Cherisey dans mon avant-dernier billet.

J'ai déjà envisagé des échos entre RLC et des oeuvres de Perec, ici où je commentais la présence de Et in arcadia ego dans un palindrome de 1970, et où je notais la présence de la séquence RAZES dans le dernier vers d'Alphabets.
Enfin j'ai soulevé ici la question de l'intervention du pataphysicien et oulipien Caradec dans l'élaboration du canular RLC, étonné de ses allusions dans son roman posthume. La seule hypothèse raisonnable que je puisse tirer de tous ces échos est que certains oulipiens ou pataphysiciens ont été informés du canular, sous le sceau d'une confidentialité parfois transgressée par de secrètes allusions.

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